Quoi, Motorhead en 2ème page...
Je viens réparer çà immédiatement.
Ecoutez le live "No sleep 'til Hammersmith" pour commencer
puis Overkill, puis Aces of spades...Je reconnais que le reste, bof
Sauf peut être Sacrifice ou même le tout récent Motorizer.
Motorhead c'est avant tout un son pourri mais qui fait bien travailler toute la surface du tympan, même le petit coin là qui bouge pas d'habitude, oui celui-ci là...Ah merde trop tard, il à pété.
Et surtout sur scène c'est MONSTRUEUX je les ai vu en salle c'est fort, et en plein air, c'était pire.
C'est vrai que la première période était la meilleure, avec Philty "Animal" Taylor aux fûts et Eddie "Fast" Clark à la meule. (Nan c'est pas l'effet vieux con...)
Le reproche que l'on peut faire c'est que en général, en studio comme sur scène, le guitariste à toujours eu du mal à exister face à la basse/batterie.
Et si vous êtes sages, je vous raconterais un jour quand j'ai fait un flipper avec Lemmy un soir.
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Et un copier/coller d'un vieil article de Libération de dècembre 2006 :
Lemmy Kilmister, 60 ans. Leader de l'insubmersible groupe de hard rock anglais Motörhead. Son hygiène de vie, à base d'alcool, de tabac et de s.e.x.e, défie la Faculté.
Bock'n'roll
Par Jean-Louis LE TOUZET
Le rock'n'roll a mis un tigre anglais du nom de Lemmy Kilmister dans son moteur. L'essence du tigre, c'est le Jack Daniel's en jerrycan. Le tigre en question, dont le gosier est culotté par deux paquets de Marlboro quotidiens, va sur ses 61 ans. Il porte depuis vingt ans les mêmes bottes noires, ne possède qu'une paire de jeans, et vagabonde depuis trente ans en bus. Une fois le concert terminé, le tigre à la tête de Hun, et qui porte la casquette des confédérés, s'égare dans la nuit avec des poules à forte poitrine. Ensuite, le tigre s'endort sur la descente de lit en peau d'ours. La presse anglaise l'adore et parle du leader de Motörhead comme de «l'homme aux 20 000 femmes». Ainsi va la vie du dernier authentique rockeur dont les conseils sont toujours excellents : «Personnellement, je ne mange jamais de légumes : c'est trop sain pour moi.» Ce qui plaît aux fans, c'est que Motörhead est le dernier groupe rebelle et qu'il a traversé les années sans jamais trahir ses fondamentaux : s.e.x, drugs and rock'n'roll. Si Motörhead séduit surtout les adolescents, en général déjà bien toqués d'AC/DC, c'est qu'ils voient en Lemmy un type sincère, qui joue vite et fort et qui ne s'est jamais déshabitué de ses conduites scabreuses malgré les années.
Lemmy est un type très fin qui adore causer en vieil anglais en ponctuant ses phrases de gros mots. Son humour est proche de celui des Monty Python. Ces derniers avaient appelé, il y a une dizaine d'années, à «une vaste collecte nationale» afin que les membres du groupe changent enfin une bonne fois pour toutes de fringues : «Oh ! Seigneur, faites que les gars de Motörhead changent enfin de falzar !»
Lemmy, chanteur, bassiste et fondateur du trio, a toujours maintenu, depuis les débuts du groupe, la nécessité d'une interprétation artistique de premier plan sans laquelle le rock'n'roll ne saurait subsister. Exemple dans Angel City, extrait de l'album 1916 : «I'm gonna kick ass, I'm gonna spit broken glass.» Ce qui donne grosso modo : «Je vais botter des culs et cracher du verre brisé.»
Bien sûr, ce ne sont pas des vers élisabéthains, mais l'album 1916 évoquait également la mémoire des 20 000 soldats britanniques tués en une matinée dans la bataille de la Somme. Le grand écart lexical s'explique car Lemmy est un homme «passionné par les deux guerres mondiales» au point de collectionner les poignards du IIIe Reich : «Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent de cette manie : j'en ai rien à foutre ! Mais disons que j'ai un peu arrêté ces derniers temps car on rencontre quand même de vrais mabouls dans les bourses d'échange !» Le bonhomme, qui porte la croix de Malte en sautoir, est incollable sur les Plantagenêt et les Tudor. Puis on passe d'Oliver Cromwell à Winston Churchill et on finit par Jimi Hendrix, dont il fut l'un des roadies . L'homme qui vit dans le fracas et la fumée évoque Richard III en se versant un verre : «Shakespeare en a fait un monstre sanguinaire, alors que pas du tout.» C'est renversant car Lemmy a écrit la majeure partie de ses chansons au dos d'un bock de bière.
L'homme est remarquablement conservé malgré une vie d'excès, un peu comme une vipère dans un bocal d'alcool. Evidemment, il fait «un peu de diabète» et colore donc le whisky avec un doigt de Coca Light: "Un conseil de mon pote Niederbacher." La faculté a vu en lui un cas unique de longévité : «Keith Richards [guitariste des Rolling Stones, ndlr] a eu les moyens de se faire changer le sang, mais moi j'ai pas son pognon», se plaint-il. Sa dernière analyse de sang remonte à une quinzaine d'années. Hospitalisé à Londres, les médecins sont alors réunis autour de ce cas d'école et décident d'un commun accord de ne pas le transfuser : «Voyez-vous, si on vous donne du sang pur vous allez mourir... Mais, de grâce, ne donnez pas votre sang ! Il est tellement toxique que vous tueriez quelqu'un !»
Lemmy n'a pas seulement démoli les lois de la nature mais aussi celles du bon goût en jouant une musique assourdissante où éclate la prodigieuse invention rythmique verbale. Exemple à l'appui : «Dead men tell no tales» («Les morts ne racontent pas d'histoires»). Mais en concert cela donne, avec 20 000 watts dans les oreilles : «Dead men smell toe nails» («Les morts puent comme des doigts de pied»). Le public de Motörhead est remarquablement fidèle et «loyal», insiste Lemmy, et complètement sourd. «Avant, le rock'n'roll représentait un idéal pour la jeunesse, explique Lemmy. Aujourd'hui, ce sont les sportifs qui l'incarnent. Pfff, les sportifs...», dit-il en levant les yeux au ciel.
Reste alors la religion ? «Un mensonge total !» s'emporte le leader de Motörhead. Faut dire que le père de Lemmy, pasteur anglican, «a laissé tomber maman» une fois qu'elle était enceinte, et, dès qu'il voit un symbole religieux, Lemmy est pris de convulsions : «Qui peut croire que Marie a été engrossée par l'opération du Saint-Esprit ! Hein ! Qui ?»
Alors la politique ? «Blair, Bush ou Chirac, ils te laissent tomber comme une merde une fois que tu leur as filé ta voix. Ce sont des salauds ! Regarde ce sénateur républicain [Mark Foley, ndlr] à l'origine d'une loi antipédophile et impliqué dans un scandale pédophile !»
Lemmy vit à Los Angeles depuis le début des années 90 : «Pour le soleil et parce que les filles sont à moitié à poil et puis j'en avais marre de l'Angleterre et de la pluie. Mais quand je retourne au pays, je vais voir ma vielle mère de 92 ans.» Il vit sur Sunset Boulevard dans un meublé de 45 m2 : «Pendant des années, on n'a pas gagné de fric car notre maison de disques nous a baisés sur les droits.» Le jogging du matin consiste à descendre au Rainbow Bar. Lemmy retrouve son tabouret, comme dans un tableau d'Edward Hopper. Le patron a maintenu, au risque de poursuites, le seul espace fumeur de la ville rien que pour lui.
Lemmy n'a pas fait d'études mais sait «monter à cheval». D'où les bottes de cavalier. Ado, pour se faire de l'argent, il vissait «des boulons dans une usine de machines à laver» au pays de Galles, puis est tombé sur «une guitare hawaïenne» qui traînait à la maison : «Un vrai piège à gonzesses, la guitare... Je ne vis que pour les nanas et les fans», explique-t-il en se marrant. Dans ses années héroïques, Lemmy s'empiffrait de toutes sortes de drogues et parlait beaucoup aux arbres : «J'ai un fils et je ne lui ai donné qu'un seul conseil : "Ne touche jamais à l'héroïne fiston. Jamais !"» En quarante-cinq ans de carrière, Lemmy Kilmister a élaboré le plus violent manifeste contre la sobriété. On peut appeler cela une oeuvre de combat. Il a même tourné une pub qui a fait pleurer de rire le Royaume-Uni et dans laquelle il vantait les mérites d'un contrat d'assurance-vie.
Lemmy a toujours choisi des musiciens qui avaient le permis. Il ne compte pas le passer : «Mon modèle, c'est Humphrey Bogart dans sa chaise roulante, dévoré par le cancer, qui continuait à donner des fêtes somptueuses.» Finalement, si la mort ne veut pas de Lemmy, c'est tout simplement qu'il est parfaitement immangeable et puis, de toute façon, dans l'éternité du rock'n'roll, on roule sans permis.
Lemmy Kilmister en 6 dates
24 décembre 1945 Naissance à Staffordshire, Angleterre.
1975 Création de Bastard, qui se transforme en Motörhead.
1977 Premier album : Motörhead.
1979 Sortie d'Overkill et de Bomber, deux classiques.
1988 Tournée américaine avec Alice Cooper. Album live No Sleep at All. 2006 Kiss of Death, 27e disque du groupe. Concert demain au Zénith de Paris.